LVP2 (suite) : L’identité, déracinement et désintégration pour un nouveau « MOI »!

LVP2 (suite) : L’identité, déracinement et désintégration pour un nouveau « MOI »  !

(Avant d’entamer cette lecture, il est indispensable de lire l’article précédent :

https://trw2016.wordpress.com/2018/01/06/lvp2-lidentite-musulmane-le-tour-de-passe-passe-des-savants/ )

Ainsi, les manipulateurs ancreront dans l’esprit du musulman que son identité est essentiellement musulmane et rien d’autre. Il ne s’agit donc pas d’être un(e) musulman(e) conscient que son identité est constituée de différents holons comme nous l’avons vu dans l’article précédent.

  • Il est la croyance, le dogme, la mission… Tout ce qui fait partie de sa personnalité en dehors de ce concept doit s’effacer, disparaître pour ne faire qu’un avec la matérialisation sur terre de la religion (pour l’Islam, il s’agit du dernier des prophètes tel que le représenteront les différents courants islamiques orthodoxes).

Pour s’en rapprocher, nous aurons une série de traditions que nous reproduirons par héritage comme le fait de donner un nom de consonnance arabo-musulmane (aux nouveaux convertis par exemple) ; le fait de s’habiller comme on imagine que s’habillaient les arabo-musulmans ;  s’exprimer comme on imagine que les premiers musulmans s’exprimaient. D’ailleurs, c’est la raison pour laquelle vous trouverez des non-arabophones tentés de reproduire un langage du passé, même si cela sonne de manière déphasée : « Ô mécréant, je me désavoue de toi…».
Ce « Ô » que vous entendrez dans des clips de propagande djihadistes (et pas que!) provient d’une traduction d’anciennes paroles en arabe littéraire. Mais, ceux qui l’utilisent ne se posent pas la question de savoir si les gens parlent encore ainsi. Ainsi, cette configuration qui consiste à se référer au passé peut donner des anomalies parfois assez déroutantes.

Le déracinement radical

  • Afin de s’assurer que vous ne risquez pas d’ouvrir les yeux sur votre endoctrinement, les gourous de base (toutes sectes confondues) s’assureront de vous couper de vos racines (culturelles, linguistiques, etc) ou si cela s’avère trop compliqué, de vous en éloigner au maximum.
    Et ceci peut aller jusqu’à vous inciter à changer votre nom pour ne plus avoir de lien de près ou de loin avec tout ce qui pourrait vous soustraire de l’emprise de votre nouvelle famille.Par ailleurs, les manipulateurs islamistes, eux, détournent  très souvent le sens de certains hadiths pour convaincre leur cible que l’Islam ne reconnait pas le patriotisme, la fraternité issue d’une même nation, d’une même tribu, etc.
    Que seule la fraternité en lien avec l’islam est valable, le reste étant à mépriser.

Exemples de hadiths tirés de leur contexte très en vogue sur ce thème :

  • Le Messager d’Allah) a dit : « N’est pas des nôtres celui qui appelle à al ‘assabiyah [nationalisme / tribalisme…] qui combat pour la ‘assabiyah, ou qui meurt pour la ‘assabiyah ». (Rapporté par Abou Daoud)Dans un autre hadith, il dit : « Délaissez-le (l’esprit tribal, nationaliste), c’est une pourriture » (Rapporté par Muslim et al Boukhari).
  • Pour les propagandistes, le musulman ne puise pas ses ressources dans ce qu’il est censé prendre pour modèle d’excellence, il doit le devenir dans son intégralité ! Ceci après avoir renié totalement son « je » pour le « il » (le modèle), avec tout ce que ce « il » pourrait contenir en termes d’apparence, de comportement, de présupposées valeurs, etc.

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Prendre comme modèle des personnages historiques n’est jamais un problème tant qu’il ne s’agit pas d’un processus d’identification qui soumet les traductions concrètes de vos valeurs  avec celles du/des personnage(s) en question.
Sinon vous risquez de tomber dans ce genre de manipulation:

 

 

  • Puis, l’étape finale consistera à le fusionner avec la « oumma ». Cette synthèse tirée du concept qutbiste n’est autre que la désintégration  graduelle de l’identité de l’individu par celle de la foule (l’oumma pour les musulmans).

 

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Quelle ironie pour cet idéologue (Said Qutb) qui désirait souffler un vent de liberté révolutionnaire auprès de ses coreligionnaires, mais dont la passion a contribué, comme tant d’autres, à faire d’une partie d’entre eux, la démonstration vivante de ce que Gustave le Bon appelle « la psychologie de la foule ».  Ce qui explique en partie pourquoi ce type de comportement propre à l’homme,  dans une dynamique de groupe, est autant intensifié lorsque ce groupe fait référence à la oumma.

  • Ainsi, nous pouvons être témoins de comportements parfois irraisonnés d’une foule hystérique et en colère, dès la première provocation médiatisée.
  • Notons d’ailleurs que l’une des actions les plus paradoxales de cette foule consiste à mettre en avant (en partageant par exemple sur tous les réseaux sociaux une production que l’on juge offensante) ce que l’on appelle soi-même à censurer. Ce qui se cache derrière cette apparente schizophrénie est en réalité le besoin de démontrer que sa communauté souffre plus que tout autre. C’est en général la stratégie de communication maladroite de personnes rassemblées dans un groupe (communauté, association, etc.) dont la première phase consiste à attirer l’attention sur ses problèmes afin que ses revendications (légitimes lorsqu’il s’agit de discrimination) puissent être reconnues.

(Si, au départ, l’idée de la collectivité peut engendrer de la solidarité, cette configuration de l’identité peut être aussi une manière pour certains de se déresponsabiliser, d’être spectateurs de la passivité des autres tout en s’oubliant soi-même).

 

Prochain article : LVP3 LE SENTIMENT APPARTENANCE

LVP 3 INTRO